vendredi 1 janvier 2016

Darwin, l'original - du 15 décembre 2015 au 31 juillet 2016



Darwin et son temps

Charles Darwin (1809-1882) est issu d’une famille de la bourgeoisie aisée.

Le tour du monde en 1741 jours 

Du 27 décembre 1831 au 2 octobre 1836.

Darwin intime

Il se marie avec sa cousine, Emma Wedgwood, avec laquelle il a 10 enfants. Il en perd trois. Il meurt à 73 ans.


La révolution darwinienne

L'arbre de la vie tel qu'il apparaît dans "On the Origin of Species by Natural Sélection" en 1859.


 https://upload.wikimedia.org/wikisource/fr/a/aa/Darwin_-_Arbre_de_la_vie_%28L%27origine_des_esp%C3%A8ces%29.jpg

Ce diagramme décrit un processus, un mécanisme abstrait, une loi qui détermine les principes de variations, de filiation, de divergences, et d'extinction c'est-à-dire les principes de descendances avec modifications des espèces vivantes.

C'est l'irrégularité et la variabilité qui sont déterminantes et non la régularité. La sélection naturelle opère sur les variations qui apparaissent selon le hasard.

L'évolution est le cadre de compréhension de l'ensemble des sciences - biologie, sciences de l'homme, sciences des êtres vivants et des fossiles.

La sélection naturelle n'améliore pas les espèces vivantes: elle les transforment sans aucune finalité morale ni de progrès. C'est une façon différente de se représenter l'histoire des hommes et de la nature en général.







 

 

 

Darwin en son jardin

Aperçu des films de l'exposition

Quelques oeuvres moins connues

L’Expression des émotions chez l’homme et les animaux », paru en 1872

La descendance de l'homme.


















































jeudi 31 décembre 2015

Le diagramme de Darwin

La révolution darwinienne

L'arbre de la vie tel qu'il apparaît dans "On the Origin of Species by Natural Sélection" en 1859.


 https://upload.wikimedia.org/wikisource/fr/a/aa/Darwin_-_Arbre_de_la_vie_%28L%27origine_des_esp%C3%A8ces%29.jpg

Ce diagramme décrit un processus, un mécanisme abstrait, une loi qui détermine les principes de variations, de filiation, de divergences, et d'extinction c'est-à-dire les principes de descendances avec modifications des espèces vivantes.

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( pages 125 à 132)

Les intervalles entre les lignes horizontales du diagramme peuvent représenter chacun mille générations ou plus.

Supposons qu’après mille générations l’espèce A ait produit deux variétés bien tranchées, c’est-à-dire a1 et m1. Ces deux variétés se trouvent généralement encore placées dans des conditions analogues à celles qui ont déterminé des variations chez leurs ancêtres, d’autant que la variabilité est en elle-même héréditaire ; en conséquence, elles tendent aussi à varier, et ordinairement de la même manière que leurs ancêtres. En outre, ces deux variétés, n’étant que des formes légèrement modifiées, tendent à hériter des avantages qui ont rendu leur prototype A plus nombreux que la plupart des autres habitants du même pays ; elles participent aussi aux avantages plus généraux qui ont rendu le genre auquel appartiennent leurs ancêtres un genre riche dans son propre pays. Or, toutes ces circonstances sont favorables à la production de nouvelles variétés.

Si donc ces deux variétés sont variables, leurs variations les plus divergentes persisteront ordinairement pendant les mille générations suivantes. Après cet intervalle, on peut supposer que la variété a1 a produit la variété a², laquelle, grâce au principe de la divergence, diffère plus de A que ne le faisait la variété a1. On peut supposer aussi que la variété m1 a produit, au bout du même laps de temps, deux variétés : m² et s², différant l’une de l’autre, et différant plus encore de leur souche commune A. Nous pourrions continuer à suivre ces variétés pas à pas pendant une période quelconque. Quelques variétés, après chaque série de mille générations, auront produit une seule variété, mais toujours plus modifiée ; d’autres auront produit deux ou trois variétés ; d’autres, enfin, n’en auront pas produit. Ainsi, les variétés, ou les descendants modifiés de la souche commune A, augmentent ordinairement en nombre en revêtant des caractères de plus en plus divergents. Le diagramme représente cette série jusqu’à la dix-millième génération, et, sous une forme condensée et simplifiée, jusqu’à la quatorze-millième.

Je ne prétends pas dire, bien entendu, que cette série soit aussi régulière qu’elle l’est dans le diagramme, bien qu’elle ait été représentée de façon assez irrégulière ; je ne prétends pas dire non plus que ces progrès soient incessants ; il est beaucoup plus probable, au contraire, que chaque forme persiste sans changement pendant de longues périodes, puis qu’elle est de nouveau soumise à des modifications. Je ne prétends pas dire non plus que les variétés les plus divergentes persistent toujours ; une forme moyenne peut persister pendant longtemps et peut, ou non, produire plus d’un descendant modifié. La sélection naturelle, en effet, agit toujours en raison des places vacantes, ou de celles qui ne sont pas parfaitement occupées par d’autres êtres, et cela implique des rapports infiniment complexes. Mais, en règle générale, plus les descendants d’une espèce quelconque se modifient sous le rapport de la conformation, plus ils ont de chances de s’emparer de places et plus leur descendance modifiée tend à augmenter. Dans notre diagramme, la ligne de descendance est interrompue à des intervalles réguliers par des lettres minuscules chiffrées, indiquant les formes successives qui sont devenues suffisamment distinctes pour qu’on les reconnaisse comme variétés ; il va sans dire que ces points sont imaginaires et qu’on aurait pu les placer n’importe , en laissant des intervalles assez longs pour permettre l’accumulation d’une somme considérable de variations divergentes.

Comme tous les descendants modifiés d’une espèce commune et très répandue, appartenant à un genre riche, tendent à participer aux avantages qui ont donné à leur ancêtre la prépondérance dans la lutte pour l’existence, ils se multiplient ordinairement en nombre, en même temps que leurs caractères deviennent plus divergents : ce fait est représenté dans le diagramme par les différentes branches divergentes partant de A. Les descendants modifiés des branches les plus récentes et les plus perfectionnées tendent à prendre la place des branches plus anciennes et moins perfectionnées, et par conséquent à les éliminer ; les branches inférieures du diagramme, qui ne parviennent pas jusqu’aux lignes horizontales supérieures, indiquent ce fait. Dans quelques cas, sans doute, les modifications portent sur une seule ligne de descendance, et le nombre des descendants modifiés ne s’accroît pas, bien que la somme des modifications divergentes ait pu augmenter. Ce cas serait représenté dans le diagramme si toutes les lignes partant de A étaient enlevées, à l’exception de celles allant de a1 à a10. Le cheval de course anglais et le limier anglais ont évidemment divergé lentement de leur souche primitive de la façon que nous venons d’indiquer, sans qu’aucun d’eux ait produit des branches ou des races nouvelles.

Supposons que, après dix mille générations, l’espèce A ait produit trois formes : a10, f10 et m10, qui, ayant divergé en caractères pendant les générations successives, en sont arrivées à différer largement, mais peut-être inégalement les unes des autres et de leur souche commune. Si nous supposons que la somme des changements entre chaque ligne horizontale du diagramme soit excessivement minime, ces trois formes ne seront encore que des variétés bien tranchées ; mais nous n’avons qu’à supposer un plus grand nombre de générations, ou une modification un peu plus considérable à chaque degré, pour convertir ces trois formes en espèces douteuses, ou même en espèces bien définies. Le diagramme indique donc les degrés au moyen desquels les petites différences, séparant les variétés, s’accumulent au point de former les grandes différences séparant les espèces. En continuant la même marche pendant un plus grand nombre de générations, ce qu’indique le diagramme sous une forme condensée et simplifiée, nous obtenons huit espèces, a14 à m14, descendant toutes de A. C’est ainsi, je crois, que les espèces se multiplient et que les genres se forment.

Il est probable que, dans un genre riche, plus d’une espèce doit varier. J’ai supposé, dans le diagramme, qu’une seconde espèce, l’a produit, par une marche analogue, après dix mille générations, soit deux variétés bien tranchées, w10 et z10, soit deux espèces, selon la somme de changements que représentent les lignes horizontales. Après quatorze mille générations, on suppose que six nouvelles espèces, n14 à z14, ont été produites. Dans un genre quelconque, les espèces qui diffèrent déjà beaucoup les unes des autres tendent ordinairement à produire le plus grand nombre de descendants modifiés, car ce sont elles qui ont le plus de chances de s’emparer de places nouvelles et très différentes dans l’économie de la nature. Aussi ai-je choisi dans le diagramme l’espèce extrême A et une autre espèce presque extrême I, comme celles qui ont beaucoup varié, et qui ont produit de nouvelles variétés et de nouvelles espèces. Les autres neuf espèces de notre genre primitif, indiquées par des lettres majuscules, peuvent continuer, pendant des périodes plus ou moins longues, à transmettre à leurs descendants leurs caractères non modifiés ; ceci est indiqué dans le diagramme par les lignes ponctuées qui se prolongent plus ou moins loin.
Mais, pendant la marche des modifications, représentées dans le diagramme, un autre de nos principes, celui de l’extinction, a jouer un rôle important. Comme, dans chaque pays bien pourvu d’habitants, la sélection naturelle agit nécessairement en donnant à une forme, qui fait l’objet de son action, quelques avantages sur d’autres formes dans la lutte pour l’existence, il se produit une tendance constante chez les descendants perfectionnés d’une espèce quelconque à supplanter et à exterminer, à chaque génération, leurs prédécesseurs et leur souche primitive. Il faut se rappeler, en effet, que la lutte la plus vive se produit ordinairement entre les formes qui sont les plus voisines les unes des autres, sous le rapport des habitudes, de la constitution et de la structure. En conséquence, toutes les formes intermédiaires entre la forme la plus ancienne et la forme la plus nouvelle, c’est-à-dire entre les formes plus ou moins perfectionnées de la même espèce, aussi bien que l’espèce souche elle-même, tendent ordinairement à s’éteindre. Il en est probablement de même pour beaucoup de lignes collatérales tout entières, vaincues par des formes plus récentes et plus perfectionnées. Si, cependant, le descendant modifié d’une espèce pénètre dans quelque région distincte, ou s’adapte rapidement à quelque région tout à fait nouvelle, il ne se trouve pas en concurrence avec le type primitif et tous deux peuvent continuer à exister.
Si donc on suppose que notre diagramme représente une somme considérable de modifications, l’espèce A et toutes les premières variétés qu’elle a produites, auront été éliminées et remplacées par huit nouvelles espèces, a14 à m14 ; et l’espèce I par six nouvelles espèces, n14 à z14.
Mais nous pouvons aller plus loin encore. Nous avons supposé que les espèces primitives du genre dont nous nous occupons se ressemblent les unes aux autres à des degrés inégaux ; c’est ce qui se présente souvent dans la nature. L’espèce A est donc plus voisine des espèces B, C, D que des autres espèces, et l’espèce I est plus voisine des espèces G, H, K, L que des premières.

Nous avons supposé aussi que ces deux espèces, A et I, sont très communes et très répandues, de telle sorte qu’elles devaient, dans le principe, posséder quelques avantages sur la plupart des autres espèces appartenant au même genre. Les espèces représentatives, au nombre de quatorze à la quatorzième génération, ont probablement hérité de quelques-uns de ces avantages ; elles se sont, en outre, modifiées, perfectionnées de diverses manières, à chaque génération successive, de façon à se mieux adapter aux nombreuses places vacantes dans l’économie naturelle du pays qu’elles habitent. Il est donc très probable qu’elles ont exterminé, pour les remplacer, non seulement les représentants non modifiés des souches mères A et I, mais aussi quelques-unes des espèces primitives les plus voisines de ces souches. En conséquence, il doit rester à la quatorzième génération très peu de descendants des espèces primitives. Nous pouvons supposer qu’une espèce seulement, l’espèce F, sur les deux espèces E et F, les moins voisines des deux espèces primitives A, I, a pu avoir des descendants jusqu’à cette dernière génération.
Ainsi que l’indique notre diagramme, les onze espèces primitives sont désormais représentées par quinze espèces. En raison de la tendance divergente de la sélection naturelle, la somme de différence des caractères entre les espèces a14 et z14 doit être beaucoup plus considérable que la différence qui existait entre les individus les plus distincts des onze espèces primitives. Les nouvelles espèces, en outre, sont alliées les unes aux autres d’une manière toute différente. Sur les huit descendants de A, ceux indiqués par les lettres a14, q14 et p14 sont très voisins, parce que ce sont des branches récentes de a10 ; b14 et f14, ayant divergé à une période beaucoup plus ancienne de a5, sont, dans une certaine mesure, distincts de ces trois premières espèces ; et enfin o14, e14 et m14 sont très-voisins les uns des autres ; mais, comme elles ont divergé de A au commencement même de cette série de modifications, ces espèces doivent être assez différentes des cinq autres, pour constituer sans doute un sous-genre ou un genre distinct.
Les six descendants de I forment deux sous-genres ou deux genres distincts. Mais, comme, l’espèce primitive I différait beaucoup de A, car elle se trouvait presque à l’autre extrémité du genreprimitif, les six espèces descendant de I, grâce à l’hérédité seule, doivent différer considérablement des huit espèces descendant de A ; en outre, nous avons supposé que les deux groupes ont continué à diverger dans des directions différentes. Les espèces intermédiaires, et c’est une considération fort importante, qui reliaient les espèces originelles A et I, se sont toutes éteintes, à l’exception de F, qui seul a laissé des descendants. En conséquence, les six nouvelles espèces descendant de I, et les huit espèces descendant de A, devront être classées comme des genres très distincts, ou même comme des sous-familles distinctes.

C’est ainsi, je crois, que deux ou plusieurs genres descendent, par suite de modifications, de deux ou de plusieurs espèces d’un même genre. Ces deux ou plusieurs espèces souches descendent aussi, à leur tour, de quelque espèce d’un genre antérieur. Cela est indiqué, dans notre diagramme, par les lignes ponctuées placées au-dessous des lettres majuscules, lignes convergeant en groupe vers un seul point. Ce point représente une espèce, l’ancêtre supposé de nos sous-genres et de nos genres. Il est utile de s’arrêter un instant pour considérer le caractère de la nouvelle espèce F14, laquelle, avons-nous supposé, n’a plus beaucoup divergé, mais a conservé la forme de F, soit avec quelques légères modifications, soit sans aucun changement. Les affinités de cette espèce vis-à-vis des quatorze autres espèces nouvelles doivent être nécessairement très curieuses. Descendue d’une forme située à peu près à égale distance entre les espèces souches A et I, que nous supposons éteintes et inconnues, elle doit présenter, dans une certaine mesure, un caractère intermédiaire entre celui des deux groupes descendus de cette même espèce. Mais, comme le caractère de ces deux groupes s’est continuellement écarté du type souche, la nouvelle espèce F14 ne constitue pas un intermédiaire immédiat entre eux ; elle constitue plutôt un intermédiaire entre les types des deux groupes. Or, chaque naturaliste peut se rappeler, sans doute, des cas analogues.

Nous avons supposé, jusqu’à présent, que chaque ligne horizontale du diagramme représente mille générations ; mais chacune d’elles pourrait représenter un million de générations, ou même davantage ; chacune pourrait même représenter une des couches successives de la croûte terrestre, dans laquelle on trouve des fossiles. Nous aurons à revenir sur ce point, dans notre chapitre sur la géologie, et nous verrons alors, je crois, que le diagramme jette quelque lumière sur les affinités des êtres éteints. Ces êtres, bien qu’appartenant ordinairement aux mêmes ordres, aux mêmes familles ou aux mêmes genres que ceux qui existent aujourd’hui, présentent souvent cependant, dans une certaine mesure, des caractères intermédiaires entre les groupes actuels ; nous pouvons le comprendre d’autant mieux que les espèces existantes vivaient à différentes époques reculées, alors que les lignes de descendance avaient moins divergé.

Je ne vois aucune raison qui oblige à limiter à la formation des genres seuls la série de modifications que nous venons d’indiquer. Si nous supposons que, dans le diagramme, la somme des changements représentée par chaque groupe successif de lignes ponctuées divergentes est très grande, les formes a14 à p14, b14 et f14, o14 à m14 formeront trois genres bien distincts. Nous aurons aussi deux genres très distincts descendant de I et différant très considérablement des descendants de A. Ces deux groupes de genres formeront ainsi deux familles ou deux ordres distincts, selon le somme des modifications divergentes que l’on suppose représentée par le diagramme. Or, les deux nouvelles familles, ou les deux ordres nouveaux, descendent de deux espèces appartenant à un même genre primitif, et on peut supposer que ces espèces descendent de formes encore plus anciennes et plus inconnues.

Nous avons vu que, dans chaque pays, ce sont les espèces appartenant aux genres les plus riches qui présentent le plus souvent des variétés ou des espèces naissantes. On aurait pu s’y attendre ; en effet, la sélection naturelle agissant seulement sur les individus ou les formes qui, grâce à certaines qualités, l’emportent sur d’autres dans la lutte pour l’existence, elle exerce principalement son action sur ceux qui possèdent déjà certains avantages ; or, l’étendue d’un groupe quelconque prouve que les espèces qui le composent ont hérité de quelques qualités possédées par un ancêtre commun. Aussi, la lutte pour la production de descendants nouveaux et modifiés s’établit principalement entre les groupes les plus riches qui essayent tous de se multiplier. Un groupe riche l’emporte lentement sur un autre groupe considérable, le réduit en nombre et diminue ainsi ses chances de variation et de perfectionnement. Dans un même groupe considérable, les sous-groupes les plus récents et les plus perfectionnés, augmentant sans cesse, s’emparant à à chaque instant de nouvelles places dans l’économie de la nature, tendent constamment aussi à supplanter et à détruire les sous-groupes les plus anciens et les moins perfectionnés Enfin, les groupes et les sous-groupes peu nombreux et vaincus finissent par disparaître.

Si nous portons les yeux sur l’avenir, nous pouvons prédire que les groupes d’êtres organisés qui sont aujourd’hui riches et dominants, qui ne sont pas encore entamés, c’est-à-dire qui n’ont pas souffert encore la moindre extinction, doivent continuer à augmenter en nombre pendant de longues périodes. Mais quels groupes finiront par prévaloir ? C’est ce que personne ne peut prévoir, car nous savons que beaucoup de groupes, autrefois très développés, sont aujourd’hui éteints. Si l’on s’occupe d’un avenir encore plus éloigné, on peut prédire que, grâce à l’augmentation continue et régulière des plus grands groupes, une foule de petits groupes doivent disparaître complètement sans laisser de descendants modifiés, et qu’en conséquence, bien peu d’espèces vivant à une époque quelconque doivent avoir des descendants après un laps de temps considérable. J’aurai à revenir sur ce point dans le chapitre sur la classification ; mais je puis ajouter que, selon notre théorie, fort peu d’espèces très anciennes doivent avoir des représentants à l’époque actuelle ; or, comme tous les descendants de la même espèce forment une classe, il est facile de comprendre comment il se fait qu’il y ait si peu de classes dans chaque division principale du royaume animal et du royaume végétal. Bien que peu des espèces les plus anciennes aient laissé des descendants modifiés, cependant, à d’anciennes périodes géologiques, la terre a pu être presque aussi peuplée qu’elle l’est aujourd’hui d’espèces appartenant à beaucoup de genres, de familles, d’ordres et de classes.